02 41 42 18 50

28 rue de la Röe - 49100 ANGERS

02 41 42 18 50

28 rue de la Röe - 49100 ANGERS

Les thés Japonais sont-ils radioactifs?

Quelles sont les conséquences de l’accident nucléaire de Fukushima sur le thé japonais ? Les thés japonais sont-ils radioactifs ? Sont-ils dangereux pour la santé ? Ce genre de questions est le lot quotidien de toutes les personnes évoluant dans le milieu du thé, et il est compliqué d’y répondre sans entrer dans les détails.

Pour commencer, il faut savoir que les principales régions productrices ont été épargnés et que les productions de ces régions gardent des taux inférieurs aux normales européennes et japonaises. Mis à part les régions les plus proches de l’accident où l’on a relevé des mesures légèrement supérieures (Niigata et Saitama par exemple), quelques spots seulement à Kanagawa et un seul spot à Shizuoka ont été relevés comme dépassant timidement les limites autorisées. La plus grande partie des thés japonais n’est pas plus radioactive que les vins de France proche de certaines centrales, et est donc tout à fait sans danger.

Mais qu’en est-il de ceux qui ont dépassé le seuil ? En fait il y a une autre donnée à prendre en compte. Les mesures ont été prises à partir de trois éléments : les feuilles fraîches, les feuilles sèches, et l’infusion. Alors que les mesures les plus fortes sont relevées dans les feuilles sèches, le taux de radioactivité est divisé par 5 à 10 fois dans les feuilles sèches, et par 30 à 50 fois dans les infusions. En fait, pour être contaminé, il faudrait ingérer les feuilles de thé à raison d’un kilo par jour pendant 2 mois. Peu de risque donc. Et si vous voulez être complètement sûr, assurez vous d’opter pour un des thés de Kyushu (île du sud) qui ne contiennent aucun élément radioactif.

Est-il possible de retrouver des produits contaminés sur le marché européen ? Aucune chance. A moins d’acheter du thé sous le manteau sans savoir d’où il vient, il impossible de se procurer les thés qui dépassent les seuils en Europe. La bonne raison, c’est qu’il a été mis en place un système de double analyse: une fois au Japon, dont les résultats doivent accompagner les marchandises exportées; puis une nouvelle fois en Europe par les douanes du pays qui reçoit les colis. Si vous achetez un thé japonais dans une boutique de thé en occident, vous êtes assuré d’avoir un produit non contaminé.

Quelles sont les conséquences ? Pour les producteurs, au Japon, c’est la difficulté d’exporter leur production, une perte de temps et des frais supplémentaires pour les analyses.

Pour les professionnels européens, c’est la difficulté de trouver des producteurs acceptant d’exporter, à cause les difficultés que cela implique. C’est aussi une perte d’argent considérable lorsqu’il s’agit de thés prestigieux et commandés en petite quantité. Pour l’analyse, 1kg est nécessaire. Il faut donc prévoir un kilo supplémentaire pour chaque type de thé acheté, pour l’analyse. Si l’on achète 1kg de thé haut de gamme, le prix est donc doublé, car le kilo prélevé n’est ni restitué après analyse, ni dédommagé (merci le système douanier).

Pour le consommateur, c’est une hausse des prix, à cause des frais qui découlent de toute cette chaîne.

Pourtant, le Japon n’a jamais eu autant besoin d’exporter ses thés, d’une part pour se relever économiquement de la catastrophe, et d’autres part, pour la diversité de sa production. Chaque année il y a de moins en moins de producteurs de gyokuro, de tamaryokucha, et d’autres thés particuliers ou de nouvelles créations, victimes de la standardisation du goût et de la facilité à produire du sencha. Il faut soutenir les petits producteurs et les gens qui travaillent pour obtenir une qualité toujours supérieure, et pour cela, il faut continuer de consommer du thé japonais.

D’autres articles pourraient vous interesser !

L’importance de l’oxydation

L’oxydation enzymatique est un procédé chimique naturel qui s’opère dans les feuilles de thé lorsqu’on les coupe. Un enzyme, l’oxydase, présent dans la feuille, vient transformer la catéchine et la théanine respectivement en théarubigine et  théaflavine. C’est...

Thé vert japonais et chinois : quelles différences ?

Le thé vert, depuis les dernières années, a pris dans la société occidentale une place qui est de plus en plus importante, côtoyant aujourd’hui les thés noirs habituels. Mais que savons nous de ces thés et de leurs terroirs d’origine ? Quelles différences peut-il...

Botaniquement parlant

Nous allons aujourd'hui parler de botanique et essayer de savoir un peu ce qui se cache sous le terme « thé » que nous utilisons souvent à tort pour désigner n'importe quelle banale infusion. Le thé, avant tout, c'est une plante : le camellia...

Thé et vins: dix parallèles étonnants

Le thé, en Chine et dans les pays asiatiques producteurs, s'abordent de la même façon que le vin en France. Voici une mise en parallèle en dix points entre ces deux produits qui jouent résolument dans la même catégorie. 1) Il n'existe pas qu'un seul type de vin, on...
0
    0
    Votre panier
    Votre panier est videRetour à la boutique