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Les thés Japonais sont-ils radioactifs?

Quelles sont les conséquences de l’accident nucléaire de Fukushima sur le thé japonais ? Les thés japonais sont-ils radioactifs ? Sont-ils dangereux pour la santé ? Ce genre de questions est le lot quotidien de toutes les personnes évoluant dans le milieu du thé, et il est compliqué d’y répondre sans entrer dans les détails.

Pour commencer, il faut savoir que les principales régions productrices ont été épargnés et que les productions de ces régions gardent des taux inférieurs aux normales européennes et japonaises. Mis à part les régions les plus proches de l’accident où l’on a relevé des mesures légèrement supérieures (Niigata et Saitama par exemple), quelques spots seulement à Kanagawa et un seul spot à Shizuoka ont été relevés comme dépassant timidement les limites autorisées. La plus grande partie des thés japonais n’est pas plus radioactive que les vins de France proche de certaines centrales, et est donc tout à fait sans danger.

Mais qu’en est-il de ceux qui ont dépassé le seuil ? En fait il y a une autre donnée à prendre en compte. Les mesures ont été prises à partir de trois éléments : les feuilles fraîches, les feuilles sèches, et l’infusion. Alors que les mesures les plus fortes sont relevées dans les feuilles sèches, le taux de radioactivité est divisé par 5 à 10 fois dans les feuilles sèches, et par 30 à 50 fois dans les infusions. En fait, pour être contaminé, il faudrait ingérer les feuilles de thé à raison d’un kilo par jour pendant 2 mois. Peu de risque donc. Et si vous voulez être complètement sûr, assurez vous d’opter pour un des thés de Kyushu (île du sud) qui ne contiennent aucun élément radioactif.

Est-il possible de retrouver des produits contaminés sur le marché européen ? Aucune chance. A moins d’acheter du thé sous le manteau sans savoir d’où il vient, il impossible de se procurer les thés qui dépassent les seuils en Europe. La bonne raison, c’est qu’il a été mis en place un système de double analyse: une fois au Japon, dont les résultats doivent accompagner les marchandises exportées; puis une nouvelle fois en Europe par les douanes du pays qui reçoit les colis. Si vous achetez un thé japonais dans une boutique de thé en occident, vous êtes assuré d’avoir un produit non contaminé.

Quelles sont les conséquences ? Pour les producteurs, au Japon, c’est la difficulté d’exporter leur production, une perte de temps et des frais supplémentaires pour les analyses.

Pour les professionnels européens, c’est la difficulté de trouver des producteurs acceptant d’exporter, à cause les difficultés que cela implique. C’est aussi une perte d’argent considérable lorsqu’il s’agit de thés prestigieux et commandés en petite quantité. Pour l’analyse, 1kg est nécessaire. Il faut donc prévoir un kilo supplémentaire pour chaque type de thé acheté, pour l’analyse. Si l’on achète 1kg de thé haut de gamme, le prix est donc doublé, car le kilo prélevé n’est ni restitué après analyse, ni dédommagé (merci le système douanier).

Pour le consommateur, c’est une hausse des prix, à cause des frais qui découlent de toute cette chaîne.

Pourtant, le Japon n’a jamais eu autant besoin d’exporter ses thés, d’une part pour se relever économiquement de la catastrophe, et d’autres part, pour la diversité de sa production. Chaque année il y a de moins en moins de producteurs de gyokuro, de tamaryokucha, et d’autres thés particuliers ou de nouvelles créations, victimes de la standardisation du goût et de la facilité à produire du sencha. Il faut soutenir les petits producteurs et les gens qui travaillent pour obtenir une qualité toujours supérieure, et pour cela, il faut continuer de consommer du thé japonais.

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